Vivre avec une personne incontinente
L’incontinence se définit comme une perte d’urine involontaire entraînant inconfort et gêne sociale. L’âge, les grossesses, les accouchements, les anomalies de la prostate, les maladies cognitives et neurologiques (maladie d’Alzheimer et apparentées, maladie de Parkinson) sont autant de facteurs de risque. L’incontinence n’est pas une fatalité. Des solutions appropriées s’avèrent efficaces dans un grand nombre de cas : rééducation, traitements, opérations, protections. Première démarche, il faut encourager votre proche à demander conseil à son médecin.
Comment aborder le sujet ?
Non révélée, gardée secrète, l’incontinence s’avère lourde de conséquences : perte de confiance, repli sur soi. Aborder le sujet tout en respectant la sensibilité de la personne touchée demande du tact. Votre rôle sera d’orienter votre proche vers un médecin. Le diagnostic (bilan urodynamique) permettra d’établir une stratégie de soin : rééducation périnéale, traitement médicamenteux, intervention chirurgicale, adaptation de protections absorbantes.
Utiliser les protections ?
Y recourir est souvent difficile à accepter, pourtant, les protections sont pratiques et hygiéniques. Des protections simples (pour les petites fuites occasionnelles) au change complet, elles permettent de rester propre et d’éliminer les odeurs. Le budget est conséquent, comptez en moyenne entre 1 000 et 1 200 € par an. Si vous utilisez des protections, vérifiez à chaque change que la peau est bien propre et sèche. Des restes d’urine ou de l’humidité sont propices aux escarres et infections.
Quelle attitude adopter ?
Assurez-vous que la personne dont vous avez la charge va aux toilettes régulièrement (toutes les 2 heures idéalement, même si elle n’a pas envie). Pour prévenir les accidents, faites-lui porter des vêtements qui s’enlèvent facilement. Faites-la boire régulièrement, en modérant les apports le soir. Évitez par exemple le même soir potage et tisanes. Ne pas boire ne solutionne pas le problème mais peut au contraire entraîner de graves risques d’infection urinaire. Enfin, il ne faut pas se fixer d’objectifs trop élevés : on peut très bien alterner continence le jour et protections la nuit, par exemple.
Comment organiser la maison ?
Idéalement, il faudrait installer la personne dans une chambre proche des toilettes. Tous les obstacles sur le chemin des toilettes (meuble mal placé, porte difficile à ouvrir, tapis glissant…) doivent être éliminés. Aménagez aussi les toilettes : bon éclairage, barre d’appui, rehausseur de siège.
En cas de déplacement
En cas de déplacement (journée, week-end, vacances), n’oubliez pas d’emporter avec vous des protections différentes (adaptées pour le jour, la nuit), des emballages spéciaux pour les jeter, un nécessaire de toilette (gant, lingette), une alèze imperméable ou jetable pour protéger la literie.
A savoir :
- Les mots ont leur importance : pensez à modifier votre vocabulaire le mot « incontinence » stigmatise le grand âge, le terme « fuites urinaires » est mieux perçu. le mot « couche » est péjoratif, le terme de « protection » est plus large.
- Éviter l’alcool, le café, les plats épicés et les agrumes, qui irritent la vessie et peuvent provoquer une envie rapide d’uriner.
Mots clés
Incontinence, protections absorbantes, rééducation périnéale, bilan urodynamique.
Liens utiles
Bibliographie
- L’incontinence urinaire en question – François Haab (Ed. Da Te Be coll. Santé au féminin).
- Rééducation périnéale féminine : mode d’emploi – Sandrine Galliac (Ed. Robert Jauze).
- Comprendre l’incontinence urinaire chez la femme – L.D. Cardozo, P. Toozs-Hobson, Edition 2008.
- L’inCONTINENCE URINAIRE ; La Prévenir, la traiter – Chantale Dumoulin, Mars 2017.